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Le blog de Jean-Pierre Lanfranchi

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Le blog de Jean-Pierre Lanfranchi
26 juin 2009

REGARD DE MA MERE SUR LA RESISTANCE A NICE

Mon père, Jean-Pierre Lafranchi était dans le troisième Régiment d'Artillerie Coloniale basé à Casablanca (Maroc) en 1943.

Récit de ma mère : " Lors d'une permission, mon futur mari vient à Nice et je le rencontre chez sa cousine qui était mon amie. A ce moment-là, il y a le débarquement et il est coincé à Nice. De ce fait, il rejoint les rangs de la Résistance. Il a été dans les maquis du département des Alpes-Maritimes en qualité d'agent de liaison. J'ai épaulé mon futur mari en portant des courriers aux personnes qu'il me désignait. Je suis allée par exemple amener des lettres à Tourrette-Levens, à Saint Roch, etc ... dans le cadre de ses missions. Jean-Pierre Lafranchi a, entre autre, de son côté, fait sauter à plusieurs reprises les ponts du Var : le Pont Charles Albert et le Pont de la Manda, - avec la complicité de sa soeur, Louise Lafranchi. Plus tard, il fera aussi sauter le Pont d'Anthénor qui grâce à lui permettra de sauver des centaines de vie de soldats américains et français, car le débarquement s'est fait sur le pont d'Anthénor notamment.

Quand Jean-Pierre Lanfranchi s'est occupé de la résistance dans le Var, il a trouvé dans une maison une caisse de lingots d'or qui appartenait à l'Armée allemande. Il l'a remise aux officiers de la Résistance sans jamais savoir ce qu'ils en ont fait.

A la fin de la guerre, je n'ai pas pu percevoir la prime destinée à aider les Résistants sous prétexte que mon mari a eu le tort de mourir à 21 ans pour la France. J'ai été profondément meurtrie de la réponse négative du bureau officiel qui se trouvait rue Paradis à Nice".

Jean-Pierre Lanfranchi fils : Les Orphelins de Guerre de 1945 qui sont dans mon cas, - je suis pupille de la Nation Française adopté par l'Etat le 27 juillet 1947 par le Tribunal de Nice, - nous n'avons pas le droit de bénéficier du Décret n° 2004-751 "instituant une aide finanière en reconnaissance des souffrances endurées par les orphelins dont les parents ont été victimes d'actes de barbarie durant la seconde guerre mondiale" (voir www.orphelins-de-guerre.fr).

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13 juin 2009

MA MERE APRES LA GUERRE ET LA FAMILLE LANFRANCHI (suite)

Mon grand-père Marc-Antoine BERTO est né à Botukcatu (Etat de Sao Paulo, Brésil) en février 1899, il était d'origine italienne (Province de Venise). Ses parents ont quitté l'Italie en 1890 pour s'établir au Brésil, avant de venir vivre à Nice (France) en 1915.

Marc-Antoine BERTO a travaillé de 1915 à 1937 aux abattoirs de Nice, puis a ouvert deux boucheries à Villefranche-sur-Mer. Sa fille unique, Madeleine-Jeanne BERTO, qui est ma mère est née le 27 janvier 1924 à la Trinité-Victor (06), de nationalité brésilienne, - toute la faille BERTO vivait à l'époque à l'Ariane.

Mon grand-père, Marc-Antoine BERTO s'est engagé dans la Légion Etrangère en tant que brésilien, ce qui lui permettra d'obtenir la nationalité française après la Seconde Guerre Mondiale. Marc-Antoine BERTO a été fait prisonnier de guerre à Soisson, ou il est resté deux ans prisonnier.

Son épouse, ma grand-mère, Laurencine SALES, pure niçoise depuis plusieurs siècles, descend en ligne directe de Saint-François de SALES, Evêque et Prince de Genève. Je reste marqué par l'éclat de son aura que j'assimile à celui d'une sainte. Je n'ai jamais vu autant de personnes pleurer à ses obsèques en 1978 : voisins, amis, parents, niçois. Toute sa vie Laurencine Sales s'est préoccupée des pauves en leur venant directement en aide : nourriture, soins et amour. La pauvreté de la Famille nombreuse BERTO à son arrivée à Nice était d'une telle ampleur, que mon arrière grand-père fut obligé de faire du sable dans le Paillon avec Jean SPADA pour survivre à cette époque, ou l'aide sociale n'existait pas encore. Seule la solidarité des familles permettait de supporter la misère. Et pourtant, malgré cela, les gens étaient heureux à cette époque.

Moi, je suis né chez mon grand-père, 1 route de Turin à Nice. Que la vie était belle à cette époque ! Les gens sifflaient dans la rue. On laissait la clef sous le pallaisson, sur la porte, les voisins de l'immeuble étaient comme des parents, on s'entraidait, on s'aimait, on se fréquentait, la route de Turin était habitait en majorité d'Italiens originaires du Pièmont, de quelques Calabrais, de purs Niçois, mais de quelques français, dont bien sûr, beaucoup de Corses. Nous étions tous amis. A l'école Pierre Sola (Risso) on avait le respect des instituteurs, chacun se soumettait aux règles établies sans sourciller. La discipline était reine dans l'intérêt de tous. Jusqu'aux années 1960 la vie était merveilleuse ! Pas de bagarres dans les rues, pas de haine dans les coeurs, pas de personnes agées agressées. Quand je pense à mon père mort pour la France à 21 ans, héros de la résistance qui a versé son sang pour nous libérer du nazisme, je suis inquiet de voir qu'une nouvelle forme de fascisme qui ne dit pas son nom prend de l'ampleur dans le pays.

La Famille BERTO si pauvre au départ s'est parfaitement intégrée en France. Elle a su bénéficier de l'ascenseur social basé sur le mérite, dont la France est si fière. Exemple, mon cousin Michel BERTO que j'aime beaucoup, directeur technique de l'Hôpital Antoine Lacassagne (Nice), qui a été merveilleux à mon égard lors de mon cancer de la thyroïde lié à Tchernobyl. Merci Michel. Jean-Marc BERTO, vétérinaire. Patricia BERTO, ex-épouse de Monsieur QUIRINO (industriel des pâtes). Patrick BERTO, pompier à Magnan, ex-champion du monde de Pêche, qui a des mains en or. Raoul BERTO, qui travaille à l'hôpital de Nice mais que je vois malheureusement très peu ainsi que sa petite famille. Quant à la Famille Lanfranchi, Pierrette et Sabine que j'aime comme mes deux soeurs, ainsi que toute la Famille Lanfranchi, Battesti, Baldovini, Tomasi, Setti, pardon de ne pas tous les citer car ils sont une centaine, mon village Vezzani, qui est surtout le village de mon père et dont le nom figure sur le Monument aux Morts du village, sans oublier Guittera-les-Bains ou habite ma cousine et tous Lanfranchi, en particulier Bernard.

Pierrette Ciossa, ma cousine, dont le père était Antoine Lanfranchi, le frère de mon père, m'a également beaucoup marqué. Quant à toi Cécile Ciossa, merveille de mon coeur, je pense particulièrement à toi et ne t'oublierai jamais, ta disparition en avril 2009 restera à jamais pour moi une blessure indélébile. Quant à toi Sabine Cassel, ce serait trop long à expliquer, nous construisions enfant dans l'insouciance des cabanes à Tourrette-Levens, et lorsque tu es partie à Lyon quand j'avais 12 ans j'en ai fait une jaunisse. Après tu t'es mariée avec l'acteur Jean-Pierre Cassel et nous nous sommes moins vus. Ensuite est né Vincent, puis Mathias, on s'est revu souvent quand j'habitais Paris, je suis venu te voir à plusieurs reprises aux Etats-Unis. Je suis très fier de la carrière cinématographique de Vincent dont je suis attentivement l'évolution professionnelle. Mathias a aussi beaucoup de succès dans sa carrière musicale.

Je vous parlerai la prochaine fois de Vincent Lafranchi, mon grand-père, qui est aussi celui de Sabine, Pierrette, Madeleine et Yvan Sinko.

En politique je vous parlerai de Charles de Gaulle dont j'ai eu le privilège de serrer la mai et de lui parler à l'inauguration du Mausolé de l'Escarène en novembre 1960, Mausolé de la 1er DFL, car ou mon père fut bléssé à la Bataille de l'Authion, 270 soldats sont morts en avril 1945. Je vous parlerai aussi de Jacques Peyrat, l'ancien Sénateur-Maire de Nice, à qui j'ai consacré six ans de ma vie, à qui j'ai tout donné sans rien recevoir en retour. Je vous parlerai de Christian Estrosi, le Maire actuel de Nice que je connais parfaitement bien. Pour moi Christian Estrosi est le clône de Nicolas Sarkozy, Christian, je reconnais que tu as énormément travaillé pour en arriver là, bravo. Dominique Sassone, tu es aussi très méritante et une grande battante, j'ai une pensée pour ton père, un ami proche de ma famille Lanfranchi. Quant à mon Jean-Marc Governatori que j'aide quotidiennement, bravo pour ton dernier score aux élections européennes 2009, sans l'aide de la machine médiatique si favorable à Cohn-Bendit. La prochaine fois Jean-Marc, je te le promets, le véritable écologiste en France c'est toi, et sûrement pas Cohn-Bendit, donc c'est toi qui récoltera les lauriers bien mérités. A bientôt.

1 avril 2009

Ma mère et moi

Il m'est très difficile de parler de ma mère, car je ne suis né qu'après la mort de mon père, c'est-à-dire 3 mois, ce qui ne nous a pas facilité dans la vie, ma mère se trouvant dans l'obligation de travailler comme ouvreuse de cinéma aux Variétés, a confié à mes grands parents le soin de mon éducation.

Egalement, il ne faut pas oublier que ma mère faisait partie de la résistance avec mon père, a été grièvement bléssée et laissée pour morte à Tourrettes Levens alors que son amie Jeannette Bianco a sucombé à ses blessures dûes aux bombardements que les soldats allemands qui se trouvaient à Nice au Mont Alban, tiraient sur les sentiers que les résistants empruntaient. Après les bombardements, on a transporté ma mère dans une étable, puis sur le bord d'une route de campagne afin que les résistants des secours viennent la chercher et l'emporter sur une échelle à l'hôpital Saint Roch, ou là, elle a subi plusieurs opérations assez lourdes tout en étant cachée.

1 avril 2009

Mon enfance avec mes cousines

Je suis né dans une famille merveilleuse Corse et Niçoise avec toutes ses valeurs qui malheureusement aujourd'hui ont disparu. J'étais le "Roi" puisque le seul garçon "LANFRANCHI" entouré de filles qui étaient mes cousines, il y avait ma préférée Paule de son nom de famille LITIQUE qui se trouva obliger de changer pour "Sabine", ma Pierrette que j'aime beaucoup, Monique, Patricia....etc..... Vous comprenez comment j'ai été gâté le seul "homme" de la famille.

Mon père étant mort jeune, tout le monde me prenait en affection et me chouchouter. Mon parrain Antoine LANFRANCHI qui était le "ROI" de NICE et dont tout le monde craignait, lorsqu'il me voyait en avait les larmes aux yeux. Je faisais fondre le coeur du dur à cuire, qui me protégeait comme la prunelle de ses yeux , attention à qui me touchait.

Lorsque j'ai atteint mes 9 ans, le chat de la maison "Poussy" m'a griffé, mon grand père Vincent LANFRANCHI en apprenant celà, l'a pris et l'a jeté par la fenêtre d'un troisième. Ceci, afin de vous montrer à quel point j'étais leur "petit". Je reconnais à l'heure actuelle que j'avais certains avantages par rapport à mes cousines.

D'autres souvenirs ont énormément marqué mon enfance, par exemple nous avions l'habitude d'aller à pieds, au cimetière de l'Est 2 fois par semaine dès l'âge de 3 ans avec mes cousines et mes grand-mères LANFRANCHI et BERTO, nous partions le matin de la place Risso avec de bons pan bagnan, nous nous arrêtions à l'Ariane car toute la famille BERTO était de l'Ariane et continuons avec eux jusqu'au cimetière, ou là on se recueillait sur la tombe de mon père. Il faut dire que nous mettions 3 heures pour y arriver et nous redescendions sur la Trinité afin de prendre le bus qui nous ramenait à la place Risso. Et ce, jusqu'à lâge de 12 ans. Ceci m'a laissé des cicatrices toujours présentes.

   

24 mars 2009

Mon père héros et oublié de la résistance

Mon père s'appelle Jean-Pierre LANFRANCHI, il est né le 29 décembre 1923 à Vezzani (Corse) et il est mort pour la France à l'hôpital militaire de Toulon (83) le 21 avril 1945.

Il fut un travailleur très dévoué, résistant de la première heure, il a toujours fait preuve d'un réel esprit patriotique. Dès l'âge de 18 ans il s'engage au 22ème RAC, il a été affecté au Maroc à Marrakech, ses idées antifachistes lui valent de nombreuses punitions. En 1942, lorsque l'armée française fut dissoute sur les ordre d'Hitler, il se trouvait en permission à Nice et là commença sons rôle de résistant.

Le premier soldat allemand a été tué à Nice par son ami Jean Sans Peur. Là il est en pleine résistance de 1942 à février 1944, il rejoint le maquis ou se trouvent déjà son père et son frère. Son courage et son aliénation, toujours présent aux opérations périlleuses et difficiles, lui valent l'appréciation de ses chefs qui ne tardent pas à lui confier les tâches les plus ardues, les ponts de La Manda, Charles Albert, qu'il a fait sauter maintes fois. Il est nommé sous-lieutenant.

Après avoir contribué avec sa compagnie à la libération de nombreuses localités de notre département, il s'engage dans les rangs des FFI ou il est affecté au 3ème RIA avec le grade de sergent-chef.

C'est le 11 avril que devait se terminer son héroique carrière, voulant porter secours à 4 de ses hommes grièvement blessés lors d'une attaque sur le front des Alpes (bataille de Lauthion) il est à son tour sérieusement blessés.

Transporté d'abord à l'hôpital militaire de Beaulieu et en suite à l'hôpital de Toulon, c'est là qu'il devait le 21 avril rendre le dernier soupir après de cruelles souffrances.

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